Témoignage de parents

Nos deux enfants ont choisi d’intégrer l’école Sudbury lilloise en septembre 2020. Notre fils de 10 ans et notre fille de 12 ans devaient aller en classes de 6e et 5e au collège cette année.

Leur motivation pour aller dans une école démocratique a été confirmée par la période du premier confinement lié à la crise du coronavirus, au cours de laquelle ils ont vite décroché du travail scolaire à la maison. Ils ont effectué une semaine d’essai à l’école en juin 2020, juste avant les vacances d’été.

Depuis plusieurs années, nous sommes intéressés par les pédagogies alternatives et avions assisté à plusieurs réunions d’informations de l’école Sudbury lilloise en 2019 et 2020, dont une avec les enfants.

Nous avons fait le choix d’une école démocratique plutôt, par exemple que l’instruction en famille, car nous souhaitions que nos enfants gardent un lien social fort avec d’autres enfants, et aient surtout un lieu de vie et de socialisation hors de la maison, où ils peuvent « vivre leur vie » sans être en permanence sous la coupe parentale.

Nous avions passé de longs mois à discuter de ce changement d’option avec eux, ils étaient très conscients de ce qui les attendait et volontaires pour ce nouveau cadre.

Après 6 mois d’expérience à l’école Sudbury lilloise, nous voulons partager ce que nous constatons, comment nos enfants vivent cette expérience toute nouvelle.

Ce qui a changé fondamentalement par rapport à l’école ou au collège traditionnels : plus d’horaires contraignants, plus de devoirs, plus de notation et d’évaluations permanentes. Donc une pression scolaire évacuée et du temps de sommeil gagné.

 
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Ce que nous constatons avant tout, c’est un apaisement de nos enfants, ils sont heureux de leur condition et ravis de l’ambiance à l’école. Ils ont hâte d’y aller tous les matins, et trouvent le week-end long. C’est avant tout l’atmosphère bienveillante, le cadre et règles de vie ouvertes à la co-construction avec les adultes encadrants qui animent cette motivation chez eux.

Outre cet apaisement général chez eux, qui les amène notamment à avoir avec nous des conversations sur divers aspects de la vie que nous n’avions pas auparavant, nous voyons qu’ils apprennent à mieux gérer leurs émotions et frustrations, à régler les différends par le dialogue.

Un autre aspect positif est qu’ils ont évolué dans leurs relations amicales : ils connaissent et ont des relations avec presque tous les enfants de l’école et font partie de groupes d’amis solides de 4 ou 5 enfants. Dans ces groupes d’amitiés, il y a des garçons et des filles et des enfants de tous les âges, de 7 à 15 ans. Il y a une mixité bien plus développée que dans l’école et le collège qu’ils fréquentaient auparavant. De fait, nous voyons qu’ils sont désormais plus à l’aise face aux adultes et qu’ils ont une meilleure capacité à s’exprimer et à écouter leurs interlocuteurs.

Nous découvrons que leurs journées à l’école ne sont pas faites d’ennui, d’inaction ou d’isolement face à un écran numérique. Nous avons autorisé nos enfants à apporter avec eux ordinateur portable, tablette et smartphone, tous les jours. Si ils passent beaucoup de temps devant « les écrans », c’est la plupart du temps à plusieurs qu’ils regardent des vidéos (pas forcément de pur divertissement, mais aussi de découverte et de création artistique), régissant et commentant ce qu’ils découvrent ensemble. Mais la plus grande partie du temps est dédiée aux jeux et à de longues discussions avec d’autres enfants ou les adultes animant l’école. 

Notre fils a commencé des cours de Français, où les enfants écrivent et échangent sur leur production et d’informatique, où ils découvrent la programmation. Il fait également partie d’un groupe « environnement », qui part régulièrement ramasser les déchets du grand espace vert voisin de l’école, le parc du Héron.

 
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Enfin, ils participent avec entrain à la vie de l’école : réunions régulières dédiées à la vie dans l’établissement, réflexions sur les règles communes et tâches ménagères.

Il nous semble qu’à travers cette nouvelle structure scolaire, ils ont le temps et la liberté de développer un esprit critique et des compétences sociales concrètes qui leur serviront dans leurs vies d’étudiants et d’adultes.

Beaucoup de nouvelles expériences sont encore à venir, mais nous voyons déjà une nette amélioration des habiletés sociales de nos enfants, une joie de vivre renouvelée et une meilleure connaissance d’eux-mêmes, bref une prise de conscience de leur être et du sens de la vie (scolaire et au-delà).