Apprentissages formels et informels : une fausse opposition ?

À l’ESL, nous parlons souvent des apprentissages informels, du jeu libre et des discussions spontanées. Car pour que la scolarisation d’un élève à l’ESL se passe bien, il est essentiel que les familles aient conscience de la valeur de ces activités — une idée encore peu répandue aujourd’hui. Nous devons donc insister sur ces aspects-là avant l’inscription, et nous assurer que les familles adhèrent à la vision selon laquelle le jeu libre joue un rôle central dans le développement, le bien-être et les apprentissages des enfants.

Le jeu libre et les discussions permettent bien plus d’apprentissages qu’on ne le pense généralement. Par exemple, les enfants peuvent apprendre à identifier les couleurs, les formes, à compter (et aussi à lire !) sans aucun cours. Notre expérience, comme celle des nombreuses autres écoles Sudbury dans le monde, en est la preuve.

Mais cette conviction concernant les apprentissages informels peut parfois être mal interprétée. Certains pensent que la pédagogie Sudbury repose sur l’idée qu’il serait possible d’apprendre absolument tout de manière informelle. Ce n’est pas le cas. Pour certains apprentissages — comme les fractions, par exemple — il faut souvent un minimum de structure. Pas forcément un cours, mais peut-être un accompagnement, un cadre, une progression. Et c’est souvent plus simple d’apprendre avec quelqu’un de plus expérimenté, capable de guider et baliser la progression. Mais c’est aussi tout à fait possible qu’un élève préfère ne pas suivre les cours proposés et travailler en autonomie!

Et bien sûr, préparer le brevet ou le bac ne peut pas se faire de manière totalement informelle. Il y a des contenus à connaître, des méthodes à maîtriser, et cela demande un apprentissage intentionnel, du travail et de l’investissement. 

Il y a donc aussi des cours à l’ESL.


Promouvoir l’importance du jeu libre et des apprentissages informels n’exclut pas les situations d’apprentissage structuré.

Et c’est une réalité : pour apprendre un métier ou approfondir une compétence — que ce soit des maths avancées, de la musique, un sport ou des sciences économiques — un apprentissage sérieux demande du temps, de la répétition, de la rigueur.



Il faut s’y consacrer régulièrement, apprendre, s’exercer, faire des erreurs, affiner sa compréhension.

Mais à l’ESL, nous ne voulons pas imposer ce type d’engagement. Il part d’un désir, d’une envie ou d’un besoin perçu par l’élève lui-même.
Il peut naître d’une passion personnelle, d’un projet concret (comme créer un jeu vidéo, réparer un vélo, écrire un roman), ou d’un objectif plus académique, comme passer le brevet.

Ce qui change tout, c’est que la décision d’apprendre vient de lui/elle.


Il n’a pas à apprendre « parce qu’il le faut », mais parce qu’il a une bonne raison de le faire. Et c’est précisément cette motivation choisie et assumée qui rend l’apprentissage plus profond, plus rapide, plus durable — bien plus que dans un cadre où le cours est imposé, déconnecté de ce qui compte vraiment pour l’enfant à ce moment-là.

À l’ESL, ce n’est pas le jeu libre ou les cours.

C’est la liberté de choisir quand et pourquoi on apprend — et c’est ce qui change tout.

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